You Phil: France, dunce of humanitarian action (French)

Source: You Phil

C’est la conclusion de l’Index de réponse humanitaire qui classe les pays en fonction de la qualité de leur aide.

Mauvais point. Parmi les pays de l’OCDE, la France est classée 20e sur 23, pour la qualité de son aide humanitaire. L’Index de réponse humanitaire, qui inclut également l’Union européenne, est élaboré depuis 2007 par l’ONG Dara International qui évalue les performances des actions sur le terrain. Quatre-vingt cinq critères sont pris en compte pour mesurer, entre autres, l’adaptation de l’aide aux besoins ou le respect du droit humanitaire.

Depuis 2007, date du premier classement, les places évoluent peu. Au rang des meilleurs élèves de l’humanitaire, on retrouve toujours les pays du nord de l’Europe, avec dans l’ordre la Norvège, la Suède et l’Irlande. Et en queue de peloton: la France, l’Italie, la Grèce et le Portugal. Les Etats-Unis, grands pourvoyeurs de l’aide humanitaire mondiale (voir détails en PDF) sont classés 16e.

A partir de questions posées aux organisations humanitaires financées par la France à l’étranger, ainsi que de données d’organismes comme l’ONU, l’ONG a évalué la place de la France.

Neutralité et générosité

En deux ans, elle a perdu une place, passant du 19e au 20e rang. “Les performances de la France restent assez pauvres en ce qui concerne le respect des Principes de bonne donation humanitaires qu’elle a pourtant ratifiés“, tranche l’ONG.

Parmi les domaines qui tirent la France au bas du classement, le manque de neutralité de son assistance humanitaire. Pour mesurer le respect de ce principe, “on observe si la France discrimine un groupe, une région, ou une partie belligérante“, indique à Youphil Riccardo Polastro, l’un des responsables de l’ONG. Or sur ce point, la France a des progrès à faire, notamment au Tchad ou en République démocratique du Congo.

Car si Paris a ratifié le principe de neutralité dans les conflits humanitaires, il n’est pas toujours appliqué, contrairement à d’autres pays. Des considérations d’ordre politique, économique ou militaire viennent troubler ce principe. Sa générosité laisse aussi à désirer, selon cet Index. La France est en effet 21e sur 23 en terme de dons par rapport à son produit national brut (PNB).

Bons points

Dara souligne cependant quelques aspects positifs. La France excelle dans l’évaluation des besoins financiers lors des crises humanitaires, et l’ONG salue les qualité des financements “affectés à des fins non déterminées à l’avance“. Autrement dit, la réactivité de la France par rapport aux crises.

Autre bon point pour la France: sa capacité à ajuster son aide en fonction des capacités humanitaires, pour éviter de donner “trop” comme cela s’est produit lors du tsunami qui a frappé l’Asie du sud-est en 2005. “Du fait d’une pression politique et médiatique, il y a eu une distorsion de l’aide“, rappelle Riccardo Polastro.

L’ONG adresse cependant une critique globale aux pays donateurs en relevant que “la moitié des principaux pays donateurs ne fait pas les efforts nécessaires pour que les fonds publics alloués à l’aide humanitaire parviennent effectivement à ceux qui en ont le plus besoin, lorsqu’ils en ont le plus besoin“. Pour remédier à cette situation, la Dara appelle donc les pays donateurs à “prioriser” leur aide.

*Classement complet à lire ici (en anglais).